La gauche latina face aux coups d’États : regards croisés Brésil-Pérou

Alors que la pratique des putschs militaires en Amérique latine est considérée par beaucoup comme appartenant au passé, l’ère du renversement violent de régimes progressistes n’est toujours pas close. Sous couvert, ici du soutien de la « société civile », là du respect de l' »ordre institutionnel », les élites conservatrices du sous-continent n’ont en réalité jamais renoncé à reprendre par la force le pouvoir lorsqu’il semblait lui échapper dans les urnes. Deux événements l’ont récemment rappelé : le renversement au Pérou du Président légitimement élu Pedro Castillo par le Parlement dominé par une droite affairiste largement corrompue le 7 décembre 2022 d’une part ; la tentative infructueuse au Brésil de déstabiliser le début de mandat de Lula en envoyant par milliers des hordes de militants d’extrême droite envahir les lieux du pouvoir le 8 janvier 2023, avec la complicité des autorités régionales et de la police locale d’autre part.La gauche doit-elle renoncer à bouleverser l’ordre dominant pour espérer se maintenir au pouvoir pacifiquement? Quelle est sa part d’erreurs politiques et stratégiques dans les tentatives de renversement dont elle fait l’objet? Quel pouvoir de nuisance Washington conserve-t-il contre les expériences socialistes?Autant de questions auxquels nous tenterons, entre autres, de répondre lors d’une conférence débat sur le sujet à partir des cas péruvien et brésilien, avec :
– Vladimir Caller , rédacteur en chef du Drapeau Rouge, ancien membre de l’institut de planification qui conseillait le président Velasco Alvarado (1968-1975)
– Inèz Oludé da Silva , artiste et militante, ancienne réfugiée politique
Modérateur : Paul-Emile Dupret